Homme libre toujours tu cheriras la mer ! La mer est ton miroir; tu contemples ton âme | ||
Dans le déroulement infini de sa lame, | ||
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. | ||
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5 | Tu te plais à plonger au sein de ton image; | |
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur | ||
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur | ||
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. | ||
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Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets: | ||
10 | Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes; | |
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes, | ||
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets! | ||
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Et cependant voilà des siècles innombrables | ||
Que vous vous combattez sans pitié ni remords, | ||
15 | Tellement vous aimez le carnage et la mort, | |
O lutteurs éternels, ô frères implacables! Charles Beaudelaire |
mercredi 27 février 2008
Un peu de Beaudelaire !
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