Artisanat Bulgare, broderies, costumes |
Icônes Orthodoxes |
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Jusqu’au 18eme siècle, si la position en latitude est relativement simplement à déduire de la hauteur des astres sur l’horizon, il n’en va pas de même pour la longitude qui nécessite la connaissance précise de l’heure au méridien 0°, ce qui avant les horloges, d’aujourd’hui était d’une immense difficulté.
Comme l'imprécision dans la mesure de la longitude était source de retards, de maladies, quand ce n'était pas de naufrages, comme celui de l’Amiral Cloudesley Shovell qui perdit trois de ces cinq navires et 1 700 marins en heurtant les récifs des Les îles Scilly en les prenant pour Ouessant, le parlement anglais en 1714 offre une énorme récompense à celui qui arrivera enfin à proposer une méthode fiable pour calculer la longitude. Le Longitude Act offrait trois prix :
- 20 000 livres (5 millions de nos euros environ) pour une méthode de détermination de la longitude à 1/2 degré près de grand cercle) ce qui correspond à une variation maximum pour un chronomètre de trois secondes par 24 heures.
- 15 000 livres pour une méthode précise aux 2/3 de degré près.
- 10 000 livres pour une méthode précise au degré près.
Outre la recherche sur les horloges de plus en plus précises et fiables, les solutions les plus farfelues déjà été proposées avant le Longitude Act et ne manquèrent pas après.
Pour ne prendre qu'un exemple, la solution de la "poudre de sympathie". Cette poudre, découverte par un certain Kenelm Digby, domicilié dans le midi de la France, était censée guérir les blessures à distance. Il suffisait de l'appliquer sur un objet ayant été partie prenante à la blessure. Ce "traitement" était, parait-il particulièrement douloureux.
Trouver la longitude à l'aide de cette poudre était un jeu d'enfant. Blesser un chien. Lui prodiguer les premiers soins à une heure précise, midi par exemple. Embarquer le chien sur un navire et garder les pansements souillés à terre.
Vous avez compris le principe. Tous les jours, à midi, on met un peu de la fameuse poudre sur les pansements, le chien hurle du fait de ces soins "à distance" douloureux. On compare ce midi terrestre hurlant au midi sur le navire et il ne reste plus qu'à en déduire la longitude par calcul. Le risque, c'était que le chien guérisse vraiment en cours de navigation. Horrible, mais secondaire à l’époque à côté de la vie de centaines de marins. Umberto Eco y consacre un roman à ne pas manquer (1).
Heureusement, l'étonnante histoire de John Harrison, mis un terme à ces pratiques. Horloger de son état, pendant quarante ans il s'obstinera à mettre au point un chronomètre fabuleux, authentique chef-d’œuvre de précision et d'artisanat. Sa découverte sera reconnue de tous, et l'Empire britannique assurera sa domination sur les océans de la planète.
(1) Umberto Eco : L'isola del giorno prima